dimanche 21 septembre 2008

Réflexions et pratiques relatives à la variation topolectale en terminologie

Synthèse

L’article Réflexions pratiques relatives à la variation topolectale en terminologie s’intéresse précisément à décrire les variations lexicales géographiques et les différentes manières utilisées pour marquer celles-ci à l’intérieur des ouvrages linguistiques. On définit la variation topolectale comme étant l’ensemble des différences qui touchent le vocabulaire d’une langue en fonction des territoires ou elle est en usage.

Même si la variation topolectale est un phénomène étudié et considéré de nos jours, il n’en a pas toujours été ainsi. Au début des années 60, l’Office québécois de la langue française tentait de normaliser la langue en s’alignant le plus possible sur le français standard utilisé en France, sans tenir compte des variations lexicales géographiques. Au fil des ans, la situation s’est lentement détendue et les canadianismes ont su faire leur apparition dans les ouvrages lexicographiques. À partir des années 80, on assiste à un accroissement de la volonté de faire valoir les différences linguistiques des communautés francophones hors France. À cette époque ou la communication se fait de plus en plus étroite entre les communautés francophones du monde entier naissent les notions de québécismes, belgicismes et helvétismes. On s’intéresse dès lors de plus près aux pratiques linguistiques des locuteurs québécois.

Dans une approche variationniste, des organismes de normalisation internationaux s’entendent sur le fait que les variations topolectales peuvent permettre de répondre plus adéquatement aux besoins terminologiques d’une communauté. L’approche variationniste, surtout dans le domaine de la traduction, s’inscrit dans un mouvement général d’adaptation culturelle des produits et services. En d’autres termes, c’est à une volonté de préservation des identités culturelles nationales que nous devons la valorisation et la reconnaissance de la diversité linguistique. L’adaptation constante aux variations topolectales constitue un défi de taille pour les terminologues qui se doivent de construire des outils afin de répondre pleinement aux besoins du plus grand nombre d’usagers possible.

Si la valorisation de la diversité linguistique est une chose, cerner correctement celle-ci en est une autre. S’imposent alors un redoublement du travail de recherche des terminologue et l’obligation de l’expansion des corpus, qui doivent être représentatifs du français parlé à l’intérieur de toute la francophonie.

Afin d’expliciter ces variantes linguistiques, les terminologues doivent avoir recours au marquage topolectal. Pour ce faire, l’ISO suggère que soient identifiés les usages géographiques à l’aide de symboles de pays ou par un nom de continent. Celle-ci suggère des codes de deux à trois lettres comme CA ou CAN. Il est important de noter que le marquage topolectal ne rend pas exclusif l’usage de termes. Il vise en ajoutant une indication géographique, à faire la promotion des différences linguistiques à travers toute la francophonie.

Même si le travail sur la variation topolectale constitue une partie importante de la tâche des terminologues, il ne faut pas perdre de vue que la grande majorité des termes recensés par les dictionnaires de langue sont des termes d’usage général. Les termes subissant des variantes géographiques ne représenteraient qu’un peu moins de 2% du lexique spécialisé francophone. Peu susceptibles de compromettre l’incompréhension entre les diverses communautés francophones, les variations topolectales constituent une richesse de la langue que l’on se doit de souligner.

La manière dont on effectue le marquage topolectal dépend uniquement de la clientèle visée par les travaux terminologiques concernés. Il revient aux auteurs de décider de la manière dont ils aborderont ces variations. Dans le cadre d’un travail terminologique panfrancophone, l’absence de marquage topolectal est tout indiquée pour signifier que le terme appartient à la langue générale de l’ensemble des communautés géopolitiques francophones. En ce qui concerne les néologismes, il semblerait préférable de s’abstenir de toute marque topolectale afin d’augmenter les chances d’implantation de ces derniers sur le plus vaste territoire possible. Avec les technologies de communication en constante évolution, les échanges linguistiques deviennent de plus en plus fréquents entre les diverses communautés francophones,entrainant la rapidité de propagation des néologismes.

Le marquage topolectal conceptuel, quant à lui, vise à décrire l’extension géographique d’un concept propre à un territoire. Ce type de marquage ne différencie pas terme mais bien une réalité. Ces différences, souvent reliées à des réalités politiques, administratives socioéconomiques ou matérielles sont souvent intégrées à l’intérieur des définitions ou des notes explicatives.

Le marquage intradéfinitionnel entre en ligne de compte lorsqu’il s’agit de décrire des réalités spécifiques à une communauté géopolitique donnée. On retrouve ce marquage à l’intérieur de la définition ou en tant que propos circonstanciel lorsqu’il apporte un trait définitoire. Le fait de placer la marque topolectale devant la définition indique bien qu’il s’agit d’un concept propre à une région et non seulement le terme. On peut également retrouver des indications à caractère topolectal dans les notes explicatives, sans pour autant signifier un usage strictement délimité. Des notes du genre servent souvent à amener de légères nuances quant à l’usage d’un terme dépendant de la situation géographique.

Les variations topolectales peuvent être plus lourdes de conséquences lorsqu’elles sont intégrées à un travail terminologique multilingue. À ce moment, il est impératif d’établir une méthode de marquage rigoureuse. Le choix de la langue de départ et de l’ordre d’apparition des équivalences dans d’autres langues deviennent donc des décisions d’une extrême importance dans le travail terminologique. Ces décisions reviennent, naturellement, aux auteurs, en accord avec la politique éditoriale qu’ils se sont préalablement donnée. Ce sont tous ces choix réfléchis qui créent la variété présente à l’intérieur des différents produits terminologiques et lexicographiques. Souvent, lorsqu’il s’agit de travaux collectifs impliquant des réalisations terminologiques multilingues, il est préférable de privilégier l’ordre alphabétique des langues (dans la langue d’origine) pour la présentation des résultats. Ce même ordre alphabétique est également privilégié lorsque nous nous retrouvons en présence de plusieurs marques topolectales pour un même terme.

Toutes ces précautions entourant le marquage topolectal visent en fait un équilibre dans la valorisation des variations linguistiques. Il est donc impératif, afin de renforcer l’appartenance à la francophonie, de tenir compte de ces variantes du langage. Il est cependant primordial de se souvenir que les marques topolectales ne doivent jamais être considérées comme définitives étant donné l’évolution constante de la langue et de ses usages. Le marquage topolectal doit donc être perçu comme un outil visant à souligner et promouvoir les différences culturelles, véritables richesses, qui se manifestent par le biais de la langue. La bonne nouvelle est que cette distribution des richesses devient chaque jour de plus en plus accessible grâce aux technologies de l’information en constante évolution.

samedi 20 septembre 2008

Exercice de mise en maché

Consignes



Contexte et étapes à suivre :Terminologie : domaine commercial de mise en marché d'un nouveau produit biologique vendu au Québec et en Ontario avec une composante traductionnelle 1. Travail pratique de mise en marché de votre propre vin biologique avec ou sans alcool !Ce que vous devez faire et mettre sur votre blogue:a) Indiquer le domaine choisi : alimentation
le sous-domaine : par ex. le vin biologique
b) Rechercher la terminologie officielle pour parler des caractéristiques du vin au Québec
voir d’abord le GDT et autres sources qui font autorité (SAQ)
c) Inventer le nom de votre vin biologique
d) Décrire votre produit en vous servant de termes justes
e) Consignes de l’OQLF à respecter à énumérer (d’après vos lectures)
F) Trouver l’équivalent anglais (si vous êtes en traduction, vous pouvez inclure la traduction anglaise)
G) Mettre sur votre blogue (faire le travail en équipe de 2 personnes ou seul/e).
H) Inclure une photo de votre vin


Exercice disponible en format PDF en cliquant sur le lien suivant:

vendredi 12 septembre 2008

Politique de l'emprunt linguistique

En raison de l’adoption de la loi 101, l’Office québécois de la langue française s’est vu confier la mission de franciser le secteur de l’Administration et des entreprises. Comme les emprunts faits à une langue étrangère étaient omniprésents et ne faisaient pas l’objet d’une politique réglementaire récente et rigoureuse, l’OQLF décide de mettre sur pied, une nouvelle politique de l’emprunt linguistique, ayant pour vocation de remplacer celle parue en 1980. Comme la langue et les réalités sont en constante mouvance, l’Office se doit de modifier ses plans d’action et méthodes d’intervention.

La politique de l’emprunt linguistique élaborée par l’Office québécois de la langue française a pour objectifs premiers de redéfinir le cadre d’analyse et de traitement des emprunts, de reconnaître l’emprunt comme un procédé d’enrichissement linguistique et d’encourager la création lexicale en français.

La présente politique de l’OQLF se concentre principalement sur quatre types d’emprunts linguistiques, soit les emprunts lexicaux intégraux, hybrides, les faux emprunts et les calques. Les emprunts syntaxiques sont parfois abordés, mais demeurent une préoccupation d’ordre secondaire en ce qui concerne cette politique.

L’emprunt linguistique se définit par tout procédé par lequel les utilisateurs d’une langue adoptent intégralement ou partiellement une unité ou un trait linguistique d’une autre langue.

La politique de l’OQLF s’appuie sur des principes normatifs et directeurs. Afin d’assurer la cohérence de sa démarche, l’Office considère la norme de référence comme étant celle qui correspond à l’usage du français au Québec, à l’intérieur d’un registre de langue soignée. L’OQLF juge alors acceptables les emprunts conformes ou intégrables au système linguistique du français. La politique de l’emprunt s’oriente en fonction de l’amélioration de la compétence linguistique des locuteurs, de la stimulation de la créativité lexicale au Québec, de la reconnaissance des emprunts déjà implantés dans l’usage et de toute adaptation de l’emprunt.

L’acceptabilité des emprunts est déterminée en fonction de certains critères linguistiques, soit la catégorie de l’emprunt, la coexistence de celui-ci avec des mots termes ou expressions en usage et son degré d’intégrabilité au système linguistique et dénominationnel. Du point de vue sociolinguistique s’imposent des critères tels que la distribution (géographique, sociale et temporelle) et le degré d’implantabilité de l’emprunt relativement aux catégories et comportements des usagers.

Les emprunts jugés acceptables sont des mots, termes ou expressions privilégiés par l’Office, alors que ceux jugés non acceptables sont ceux dont l’emploi est déconseillé pas ce même organisme.

Au Québec, les emprunts linguistiques proviennent majoritairement, comme les situations géographique et historique le laissent deviner, de l’anglais. Ces emprunts, qu’ils soient intégraux, hybrides, faux ou calques, sont généralement acceptés lorsqu’ils ne connaissent pas ou très peu d’équivalents en français, qu’ils ne nuisent pas à l’usage d’un mot français déjà implanté et qu’ils n’entravent pas la créativité lexicale en français. Les emprunts acceptés ne doivent également pas créer de collision sémantique à l’intérieur d’un même domaine d’utilisation. Ils sont refusés lorsqu’ils font concurrence aux termes français déjà implantés dans l’usage, qu’ils brisent l’homogénéité d’un système terminologique ou qu’ils possèdent un trop faible degré d’implantabilité potentiel. Les emprunts provenant de langues autres que l’anglais, beaucoup plus rares, sont soumis aux mêmes exigences que ceux provenant de la langue de nos voisins.

L’adaptation des emprunts est un volet extrêmement important de la politique de l’Office. Par cette opération, les terminologues et linguistes de l’organisation modifient les termes empruntés afin de les rapprocher, morphologiquement et syntaxiquement du système linguistique francophone. Cela a pour effet de faciliter l’intégration et l’usage des emprunts.

Cette politique est en vigueur depuis le 14 septembre 2007.

samedi 6 septembre 2008

Politique d'officialisation linguistique

Avec l’adoption de la loi 101, la Québec a fait du français sa langue officielle. Découle alors de cette adoption, la nécessité de franciser tout l’univers de l’Administration et des entreprises. C’est donc en raison de ce bouleversement politique qu’est apparu le besoin d’officialisation linguistique.
L’officialisation linguistique est une intervention par laquelle un organisme mandaté par l’état, l’Office québécois de la langue française, se prononce sur des usages linguistiques. Cette politique vise en fait l’établissement d’une norme de référence de la langue, dans le but d’aboutir à une forme plus standard de celle-ci. De plus, l’Office s’est vu confier la mission d’adapter la terminologie au monde en constante évolution et de franciser l’Administration et les entreprises. Pour y parvenir, l’Office utilise trois méthodes d’intervention, soit la recommandation, la normalisation et la proposition.

La recommandation consiste principalement en l’acceptation de formes linguistiques étrangères, la résolution de problèmes linguistiques ne pouvant être résolus que par la standardisation et en la définition de positions officielles sur des questions linguistiques et terminologiques qui ont d’importantes retombées sur la norme de la langue au Québec. Cette méthode, bien qu’elle rende officiels certains usages, n’agit pas dans l’optique d’imposition de ces derniers.

La normalisation, quant à elle, concerne surtout l’Administration et les situations officielles de communication du secteur public. Elle consiste en l’obligation stricte d’utilisation de termes et d’expressions. Celle-ci s’applique surtout dans des situations de loi, ou lorsque la sécurité ou les droits des consommateurs sont en cause. Nous pourrions nommer, en guise d’exemple, les textes de loi, l’affichage routier ou encore l’étiquetage de produits d’alimentation.

La proposition, pour sa part, est une méthode d’intervention jouissant d’une plus grande souplesse. Elle consiste surtout en la suggestion de termes nouveaux ou d’adaptation en langue française de termes déjà existants, visant à répondre rapidement et efficacement à une lacune terminologique ou linguistique. Elle priorise la réponse aux besoins de communication des usagers de la langue. Afin d’obtenir un degré de réussite satisfaisant, cette dernière se doit d’être appliquée dans les plus brefs délais.

Comme nous pouvons le constater la politique d’officialisation représente un défi de taille pour l’Office québécois de la langue française. Afin de l’appuyer dans ses démarches, le Comité d’officialisation linguistique, regroupant 5 personnes, a été mis sur pied. Ce même comité a pour tâche de distribuer avis et suggestions afin de fournir un éclairage nouveau à des situations problématiques.

La création de la norme citée précédemment ne consiste pas en la création d’une langue exempte de variété, mais en l’organisation des différences afin que toute la communauté francophone puisse en bénéficier. On ne vise pas l’abolition des synonymes, qui aurait comme effet de créer une langue sèche, froide et exempte de nuances. L’enrichissement, le développement et la survie de la langue française à travers le monde demeurent les buts fondamentaux de cet exercice.

Comme la langue française est en constante évolution, l’officialisation linguistique réalisée par l’OQLF représente un plan d’action visant à nous guider à travers les usages de la langue, et ce dans le but d’une meilleure compréhension entre les diverses communautés francophones.

jeudi 4 septembre 2008

Travail pratique no.2

Terminologie
Travail pratique no.2
4 septembre 2008

Comparaison d’une fiche terminologique et d’un article de dictionnaire de langue usuel

Fiche terminologique

champagne n. m.

Terme anglais : champagne



Définition : Vin effervescent produit en Champagne à partir des cépages chardonnay, pinot noir ou pinot meunier.

Note : Le champagne résulte d'une seconde fermentation et d'une méthode traditionnelle de vinification. On distingue le blanc de blancs, fait à partir de raisins blancs (chardonnay), et le blanc de noirs, à base de raisins noirs (pinot).

Date de la dernière mise à jour : 4 septembre 2008

© Gouvernement du Québec, 2002


Article de dictionnaire

CHAMPAGNE n.m. Vin blanc mousseux que l’on prépare en Champagne.
CHAMPAGNE n.f. (lat. campania). 1. GÉOGR. Campagne. ◊ Fine champagne : cognac de qualité supérieure. 2. HÉRALD. Pièce honorable occupant le tiers de l’écu.

Comparaison

Comme nous pouvons le constater, la fiche terminologique et l’article de dictionnaire de langue ont quelques similarités. Tout d’abord, sur chacun d’eux, nous retrouvons le terme, la classe grammaticale du mot, son genre, mais également une courte définition.

Pour ce qui est des différences, elles sont nombreuses. En premier lieu, la fiche terminologique présente l’équivalent ou correspondance anglaise du terme champagne, alors que le dictionnaire de langue est monolingue, c’est-à-dire qu’il ne présente le terme qu’en une seule langue, soit le français. En second lieu, on peut remarquer que le dictionnaire de langue nous donne deux entrées différentes pour un seul terme, car il peut quelquefois être utilisé en tant que nom féminin et quelquefois en tant que nom masculin. Ces deux entrées possèdent donc nécessairement deux définitions différentes. En troisième lieu, le dictionnaire de langue offre plusieurs définitions aux contenus sémantiques complètement différents pour une même entrée. Le dictionnaire de langue définit le terme en tenant compte de plusieurs possibilités de contexte alors que la fiche terminologique ne définit le terme que dans un contexte précis, dans le cas présent, à l’intérieur d’un contexte se rapportant aux vins. Le dictionnaire de langue est le seul des deux documents à fournir de l’information concernant l’étymologie et l’usage du mot. On observe pour l’exemple du mot champagne, que le terme peut relever du domaine géographique autant que du domaine héraldique. Le dictionnaire est également unique par sa présentation de la définition d’une expression dans laquelle se retrouve le terme. On peut noter que les deux ouvrages présentent le champagne comme étant un vin blanc mousseux ou effervescent, mais que le dictionnaire de langue uniquement nous informe géographiquement sur la provenance du champagne. La fiche terminologique, quant à elle, apporte des informations supplémentaires sur les particularités des ingrédients et de la fabrication. Les deux définitions étant complètement différentes pour le même sens du terme, il devient difficile de se prononcer à savoir laquelle des deux est la plus exhaustive. Cependant, lorsque l’on tient compte des autres sens que peut véhiculer le terme champagne, le dictionnaire de langue est sans contredit l’ouvrage le plus complet.

Cela étant dit, la fiche terminologique décrit le terme d’un point de vue contextuel, alors que le dictionnaire fait abstraction de tout contexte. Comme ces deux ouvrages ne s’adressent pas au même public et ne visent pas à remplir les mêmes fonctions il n’y a aucune relation de supériorité entre ces deux entités.

Après comparaison, nous pouvons conclure que la fiche terminologique et l’article de dictionnaire définissent le terme en abordant, chacun de leur côté, des dimensions linguistiques différentes. Le dictionnaire se concentre sur l’aspect intralinguistique et l’aspect polysémique, lorsqu’il y a lieu, alors que la fiche terminologique fait plus état du volet extralinguistique. Or la cellule terminologique, bien qu’offrant des correspondances inter linguistiques, possède dans le cas présent, un contenu beaucoup moins exhaustif que le dictionnaire de langue. Cependant le seul sens que la fiche terminologique explore est beaucoup plus complet que ce même sens abordé dans le dictionnaire de langue.

En conclusion, avant de choisir si vous aurez recours à un dictionnaire de langue ou à un lexique, il est impératif de se demander si l’on veut une définition d’un terme à l’intérieur d’un contexte précis ou bien si l’on préfère un survol des différents sens dont le terme recherché peut être porteur. Il est préférable de voir les dictionnaires de langue et les lexiques sous un angle complémentaire plutôt que les identifier en tant qu’ouvrages diamétralement opposés.



NB : La fiche utilisée provient du lexique Le vin à la bouche, réalisé par l’Office québécois de la langue française et le dictionnaire de langue usuel utilisé est Le Petit Larousse Illustré 2009.

LE VIN À LA BOUCHE!

Terminologie
Travail pratique no.1
28 août 2008

Lexique choisi : Le vin à la bouche

Composantes et caractéristiques d’un lexique terminologique :

- Le lexique contient des termes (40), composés de mots pouvant être employés seuls (unités simples) ou de groupes de mots (unités complexes);
- Les termes sont classés en ordre alphabétique;
- La liste est composée de mots relatifs aux grandes catégories de vins;
- À chaque terme correspond une fiche terminologique.

Sur les fiches terminologiques on retrouve immanquablement :

- Le terme;
- Le titre du lexique;
- La classe de mots à laquelle le terme appartient;
- Le genre du terme;
- L’équivalence ou correspondance en langue anglaise;
- Une définition à caractère sémantique du mot;
- La date de la dernière mise à jour;
- Le nom de l’auteur ou de l’organisme auteur du lexique.


On y retrouve lorsqu’il y a lieu :

- Une note à caractère plus encyclopédique, ayant pour but de préciser la définition générale précédente;
- Des synonymes;
- Des synonymes de langue anglaise;
- Des termes à éviter ou des termes non retenus ayant des similarités avec le terme défini;
- Une note linguistique apportant des informations relatives à la sémantique, la phonétique, la grammaire, la syntaxe ou l’étymologie;
- Des variantes graphiques;
- Des quasi-synonymes;
- Des quasi-synonymes de langue anglaise;
- Des abréviations;
- Des abréviations équivalentes de langue anglaise;
- Des illustrations.



Composantes et caractéristiques d’un dictionnaire de langue usuel (Le Petit Robert) :

- Le dictionnaire de langue usuel définit des mots seulement et non des termes composés d’un ensemble de mots;
- Les mots sont classés par ordre alphabétique, sans égard pour le sens ou la thématique.


Le dictionnaire de langue usuel contient :

- Le mot (orthographe);
- La classe grammaticale du mot;
- Le genre du mot;
- Des indications sur la prononciation en alphabet phonétique;
- L’étymologie du mot;
- L’usage du mot;
- Une définition ou plus, du sens propre du mot;
- Des expressions et leurs définitions;
- Des locutions et leurs définitions;
- Des unités complexes dans lesquelles on retrouve le terme décrit;
- Des homonymes;
- Des synonymes;
- Une définition du sens figuré que peut prendre le mot;
- Des exemples;
- Des mots entretenant un grand rapport de sens.


Similitudes entre le lexique terminologique et le dictionnaire de langue usuel

Dans les deux types d’ouvrages, nous retrouvons des termes accompagnés de leur définition sémantique. On y retrouve la classe de mots à laquelle ces mots appartiennent et leur genre. Les deux différents ouvrages offrent la possibilité de donner des synonymes, s’il y a lieu.


Différences entre le lexique terminologique et le dictionnaire de langue usuel

Dans le lexique terminologique, la définition sémantique ne tient compte que d’un seul contexte donné alors que le dictionnaire de langue offre différentes définitions du mot selon différents contextes. Le Lexique terminologique uniquement suggère des termes à éviter ou des termes non retenus et fourni l’explication adéquate. Il est également le seul des deux ouvrages à nommer le terme défini, ses synonymes et ses quasi-synonymes dans une autre langue que le français. Seul le lexique terminologique est composé de termes ayant trait à un domaine particulier, car le dictionnaire renferme tous les mots, ou presque, de la langue française. Par ailleurs, le lexique terminologique définit beaucoup plus de mots complexes que le dictionnaire de langue et apporte parfois une dimension encyclopédique. Le dictionnaire, quant à lui, est le seul des deux ouvrages à offrir la prononciation du mot en alphabet phonétique, l’étymologie du mot, l’usage, des expressions, des locutions, des homonymes, des exemples d’utilisations adéquates et des mots entretenant un grand rapport de sens. Or, le lexique se concentre plus précisément sur la dénomination et la sémantique alors que le dictionnaire présente le mot en abordant plusieurs de ses facettes linguistiques. Dans le lexique, le mot est analysé en fonction de son contexte, alors que dans le dictionnaire de langue, on le définit en faisant abstraction du contexte.


Qu’est-ce qu’un lexique terminologique?

De ces observations, nous pouvons conclure que le lexique terminologique est un ouvrage qui a pour but de nommer et de définir, précisément et rigoureusement, des réalités ayant trait à un contexte donné. Il est alors clair que le lexique terminologique aborde la langue de manière thématique en accordant une grande importance aux correspondances interlinguistiques. Le lexique terminologique agit alors en tant que catalogue bilingue de termes propres à une discipline ou technique donnée. Il a pour but de nommer et de définir, dans un but de normalisation, les réalités propres à un domaine particulier. Le lexique terminologique naît alors du besoin d’expression des usagers face aux réalités d’un contexte spécifique. Le lexique terminologique est indissociable de son contexte. Comme la vie est un continuel progrès, chaque jour de nouvelles réalités naissent, en même temps que le besoin de les définir et de les nommer. La terminologie est une science de tous les instants en constante évolution.


Quelle est l’utilité d’un vocabulaire?

Un vocabulaire précis et rigoureux est nécessaire à la bonne compréhension et à la communication d’idées relatives à un domaine donné. Le vocabulaire particulier, ou technique d’un domaine défini bien délimité diminue considérablement les risques de confusion chez les usagers. La base de la communication repose sur le fait de bien comprendre les réalités qui nous entourent et de savoir les exprimer justement, afin de permettre le partage d’idées et l’évolution de la connaissance. Le vocabulaire, qu’il soit général ou associé à un domaine particulier, est en fait le médium de la communication interpersonnelle.